Après notre article « Rencontre #1″ avec Fatou Fassinoun, voici le portrait de Nicolas, un jeune Belge qui parcourt l’Europe avec son sac à dos.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, voici un petit rappel : la rubrique « Rencontre » est une façon de découvrir des portraits d’ajistes, aux projets surprenants et parfois hors du commun. Tout le monde est ok sur la définition d’ajiste ? Vous avez checké sur Google, c’est bon ? Allez, « allons-y let’s go, c’est parti les amis…! »
Nicolas est arrivé à l’Auberge de Jeunesse le week-end de la tempête Liev. La veille, il était à Royan. Autant vous dire qu’il n’a pas dormi de la nuit. Un soulagement donc d’arriver à La Rochelle. Originaire de Liège, ce grand barbu est parti avec son sac à dos et ses chaussures les plus confortables pour un tour d’Europe de 6 mois.
Métro, boulot, dodo, très peu pour lui. La routine, ce n’est pas son truc à Nicolas. C’est après quelques randonnées en Allemagne et en Autriche qu’une idée a germé : « Et pourquoi pas partir 6 mois faire un tour d’Europe ? ». C’est décidé, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la France seront son terrain de jeu.
Octobre 2016, le grand départ
No carte, no GSM (traduction pour les frenchies : téléphone portable). Il attache seulement de l’importance aux E8 (lire « wuit », avé l’acceng), E10 ou bien encore GR7… Rien à voir avec des noms d’additifs alimentaires, ce sont les numéros des Grands Itinéraires Européens qu’il doit emprunter. Et pas question de faire une promenade de santé ! Non, Nicolas suit les parcours classés parmi les plus difficiles. Il ne fait pas dans la dentelle, le Liégeois.
Pour que vous puissiez vous rendre compte, rien de tel qu’un peu de technologie pour tracer une carte de son périple :
Nicolas qualifie le nord de l’Italie et les Pyrénées comme « très plats ». En même temps, on ne lui en veut pas, après être passé par les montagnes Allemandes et le tyrol Autrichien… En parlant de l’Autriche, un petit souvenir, Nicolas ? « Dans les montagnes, il y a des petits chalets partout. Tu vois vraiment les gens qui sont habillés en tenues traditionnelles, avec les chapeaux à la « robin des bois » avec les plumes sur le côté. Ils vivent comme à la veille époque. Les calèches circulent sur les routes. Tu as l’impression de rentrer dans une époque qui n’est pas la tienne. » nous raconte-t-il, avec son accent belge à couper au couteau.
Dire ce qu’il a préféré sur sa route est difficile pour lui : « La Belgique, c’est plutôt un « plat pays », alors que l’Allemagne et l’Autriche, c’est fort, fort cassé. Et puis la mer, vous, vous l’avez juste à côté. Moi, je suis à environ deux cent septante kilomètres (traduction pour les frenchies : 270 km) ». Il ajoute : « Les « Cinque Terres » (44°, 06’ 25’’ Nord, 9°43’45’ Est, pour les plus pointilleux d’entre vous), sur la côte Italienne, c’est vraiment magnifique. Portofino, par exemple, c’est un autre monde. Comme si tu étais à l’époque des pirates. J’ai aussi adoré Saint-Guilhem-le-Désert, dans l’Hérault. Je me suis retrouvé à 1100 mètres d’altitude, à -15°, avec de la neige jusqu’aux tibias. J’ai passé quelques nuits blanches ! » On ne reviendra pas sur le douloureux épisode de sa rencontre, pas si gagnante que ça, avec le mistral…son matelas s’est envolé sous ses yeux et il n’a rien pu faire, mis à part en racheter un à Aubagne…
Côté matériel, Nicolas voyage léger. Sa maison : un « tarp » de 800g. Comment ça, vous ne savez pas ce qu’est un « tarp » ? Oui bon d’accord, nous non plus, on ne savait pas. Il s’agit d’une tente ultra-légère, pratique lorsqu’on voyage en backpacking. Il a aussi emporté un purificateur d’eau. Ça paraît improbable, mais il nous confie qu’il s’est avéré bien utile quand il a traversé les campagnes Autrichiennes… Autre astuce : toujours prendre un rouleau de scotch industriel.
Fourchettes et sac à dos
Comme tout baroudeur qui se respecte, Nicolas est gourmand. On n’a pas résisté à la tentation de lui demander ce qu’il avait goûté sur la route. Il reste impressionné par le rayon saucisses en Allemagne, qu’il compare au rayon vin en France, mais aussi par toutes les variétés de schnitzels dans les restaurants Autrichiens. Schni-quoi ? Schnitzel ! Une escalope de veau panée et frite, avec une sauce aux champignons ou à la bière, par exemple. Il n’a pas non plus hésité à goûter le leberkässemmel. Rien à voir avec le nom d’un meuble Ikea. C’est un pain fourré avec un morceau de viande, que les Autrichiens mangent au petit-déjeuner, en partant travailler. Lourd me direz-vous ? Oui, mais pas plus que notre bon vieil aligot, qui laisse un souvenir impérissable au jeune Belge ! Loin d’être léger tout ça… mais en parcourant 30 km par jour, il peut se le permettre.
Même s’il avoue être plus salé que sucré, il n’a pas résisté à tester une surprenante spécialité à Slazbourg (Autriche) : la praline de Mozartkugel. À vos souhaits, une fués ! Il s’agit d’une petite praline en chocolat à base de pistache, pâte d’amande et praliné. « À 1€10 la praline, tu as le droit de verser une petite larme quand tu la manges » confie Nicolas.
Quand au « pain français », comme il se plaît à l’appeler, il est évidemment au-dessus du lot : « Vous avez de superbes boulangeries, avec un culte de l’artisanat. A l’intérieur du pain, la mie est grise, on voit que le levain a travaillé. C’est le meilleur que j’ai jamais mangé ». Ces propos ne nous aident pas du tout à renforcer notre côté chauvin, évidemment.
What he saaayyysss ?
Pour ce qui est de la langue, no problem, il est bilingue, notre petit Nicolas. Sa philosophie reste simple : « Le plus important, quand tu arrives dans un pays, c’est de savoir quelques mots de base. J’ai toujours un petit dictionnaire avec moi. C’est très important de poser des questions dans la langue du pays. Les gens font plus d’efforts, sont plus avenants et on a plus de chance d’obtenir des informations. C’est aussi utile pour lire les panneaux et se débrouiller quand on cherche sa route… »
Un voyage qui apprend à re-la-ti-vi-ser
Pour lui, il est possible de voyager avec très peu. La vie en devient plus savoureuse ! « On oublie le confort que l’on possède parfois. En s’en donnant les moyens, tout le monde peut faire ce qu’il a envie de faire ! Ça vaut autant pour voyager que pour créer une société, par exemple » dit-il avec conviction.
Il a aussi un petit côté « ne jamais abandonner » qui nous plaît : « Je suis un mec, mais parfois, j’avais envie de pleurer. Je me disais « je rentre, c’est terminé, ça va pas du tout ! ». Il le dit lui-même : « j’ai un FOUTU caractère ! J’ai dit que je le ferai donc, je dois le faire, je dois m’y tenir. Sinon, c’est un échec ! C’est de la fierté par rapport à toi-même, mais aussi par rapport aux amis. Ça en vaut la chandelle, parce-que tu oublies toutes ces galères une fois que tu arrives à un endroit où c’est vraiment magnifique ! ».
Pendant ce voyage, Nicolas a appris beaucoup de choses sur lui-même, en reprenant confiance en lui et en les autres. Il a rencontré la gentillesse, la bienveillance et la chaleur humaine. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ?…
Alors, si vous voulez, tout comme Nicolas, venir à l’Auberge de Jeunesse de La Rochelle, on vous accueillera avec plaisir !
Séjournez malin à La Rochelle
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